Aventure du théâtre populaire
Vendredi 2 décembre 20 h 30 au Palais Jacques Cœur (Bourges)

Le Théâtre Populaire en quelques dates :
1895 : Bussang, naissance du théâtre du peuple
1920 : Création du T.N.P. de Gémier, du Cartel...
1922 : Ouverture du Théâtre de l'Atelier de Dullin
1936 : Front Populaire
1947 : 1er Festival d'Avignon
1951 : Jeanne Laurent : Décentralisation. Jean Vilar : le T.N.P.
1958 : création du Ministère de la Culture
1959 : mort de Gérard Philipe
1963 : ouverture de la Maison de la Culture de Bourges
1971 : installation de Mnouchkine à la Cartoucherie

Melly et Paul Puaux -
1996 Maison Jean Vilar
Jean Vilar, (Sète 1912 - Sète 1971) acteur et metteur en scène de théâtre. Fondateur du Festival d'Avignon en 1947 qu'il dirige jusqu'en 1971. Directeur du Théâtre National Populaire (T.N.P.) (1951-1963.) Il a donné une vie nouvelle aux oeuvres classiques et rendu accessibles à un très large public les pièces d'auteurs contemporains.
Paul Puaux, (La Voulte 1920 - Avignon 1998) Enseignant, Résistant. Il oeuvre pour les mouvements de jeunesse et d'éducation populaire. Militant politique, compagnon de Jean Vilar, Responsable du Festival d'Avignon de 1971 à 1979. Il crée la Maison Jean Vilar et dirige l'Opéra de Paris de 1981 à 1983.
Melly Puaux, Secrétaire du Festival d'Avignon de 1967 à 1979. Responsable du fonds d'archives sur Jean Vilar, le T. N. P. et le Festival d'Avignon ; responsable d'expositions et de publications sur le théâtre populaire.
Claude Roy :
" Si je cherchais à résumer Vilar d'un mot, comme on donne la clé dans laquelle est écrite une musique, il en est un qui me vient irrésistiblement à l'esprit. Maître d'oeuvre, acteur, citoyen, ami, Jean Vilar est un homme d'une extême dignité. "
" Joie ", " désintéressement " " lutte ", " générosité ", " combat ", " partage ", " résistance ", " exigence ", " action ", " indépendance d'esprit ", " respect ", " lucidité ", " conscience ", " dignité "…
tels sont les mots parmi bien d'autres qui reviennent sans cesse dans les témoignages de ceux qui ont assisté ou participé aux aventures de pionniers du théâtre populaire. Des mots qui ponctuent des histoires de rêves et de défis relevés.
Certes, ils ne sont pas, comme on dit aujourd'hui, tendance ; il est bon de les moquer comme " archaïsme " ou de les ignorer. Il n'en demeure pas moins que ceux qui les expriment ont eu la chance d'être heureux et intelligents ensemble, partageant de belles tranches de vie avec ces " semeurs ", ces " jardiniers d'hommes ", militants du service public et du théâtre citoyen.
Dans un monde aujourd'hui dominé par la communication, la médiatisation, la rentabilité immédiate à tout prix, l'uniformisation, la mondialisation, de telles rencontres humaines sont-elles encore possibles ? Lutter pour les maintenir, n'est-ce pas, simplement, croire en l'homme ?
Melly Puaux
Programme
Lectures :
Nicole et Michel Pinglaut
Extraits de :
- Jean Vilar par lui-même,
- Paul Puaux, l'homme des fidélités,
- Théâtre citoyen
- Familles de scènes en liberté, (Publications de l'association Jean Vilar)
- Jean Vilar : du tableau de service au théâtre, (cahiers théâtre n°53 de Louvain)
- Avignon en Festivals, de Paul Puaux
- Jean Vilar par Claude Roy
Débat animé par Georges Buisson

Georges Buisson après une formation au ministère de la culture en 1972, Georges Buisson a dirigé plusieurs établissements culturels en région parisienne. En 1981, il met en place au Théâtre de l'Est Parisien (théâtre national) une Unité de recherche entre la création et les publics. En 1986, il crée La Coupole, scène nationale de la ville nouvelle de Sénart ( Seine et Marne.) Dans cette période il crée le Festival mondial de théâtre à domicile. En 2001, il devient, à la demande du Centre des Monuments Nationaux, administrateur du Palais Jacques Coeur à Bourges et de la maison de George Sand à Nohant. Parallèlement, il est depuis quatre ans président des Rencontres d'Archimède, association nationale qui se fixe comme objectif une réflexion sur les politiques culturelles en France. Cette association organise chaque année des journées de rencontres à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon. Les dernières en date eurent pour thème La bataille pour l'imaginaire.

Nicole et Michel Pinglaut

Michel Pinglaut a commencé le théâtre dans sa ville natale de Saint- Florent-sur-Cher en 1963 à l'époque des Clubs de jeunes. A l'Ecole Normale de Bourges, il a eu comme professeur un certain... Jean- Jacques Dupont. Il a aussi suivi des cours avec Gabriel Monnet, tout jeune directeur de la Maison de la Culture. En 1964, il participe à un stage de théâtre à Cluny, fonde une troupe de théâtre à Graçay où il est nommé instituteur. En 1972, l'obligation militaire l'emmène à Villabon où il fonde Le Théâtre des Malins. La volonté de Michel a toujours été de présenter des textes dits classiques, de faire découvrir des auteurs contemporains et aussi de donner à entendre du théâtre populaire. Tout ce travail a été accompli au sein de la Fédération des Oeuvres Laïques de la Ligue de l'Enseignement. Il assure la direction et la mise en scène du stage de juillet à Saint-Germain-du-Puy. Ainsi, il poursuit cette belle aventure dans l'esprit de cette décentralisation.Il suit l'évolution avec passion de Bourges en Avignon et c'est tout naturellement qu'il rencontre Melly Puaux.
Nicole Pinglaut : c'est l'amour des mots qui a dirigé Nicole vers le théâtre. " Je suis tombée dans les livres sitôt que j'ai su lire et je n'en suis jamais sortie. " dit-elle. En 1966, elle débarque à Graçay pour prendre son premier poste d'institutrice, et la première personne qu'elle y rencontre est un instituteur en blouse grise. A partir de là, elle suit le même parcours que Michel. Elle devient comédienne dans la troupe des Malins. Son amour des mots l'entraîne vers l'écriture ; elle devient l'auteur le plus joué lors des stages d'été organisés à Saint- Germain-du-Puy depuis les débuts de l'aventure. Comme Michel, elle est aussi conteuse. Pour l'été prochain, elle pense à des textes de Garcia Marquez, Colette et Coline Serreau, des écrits de femmes mis en scène par Michel Pinglaut.